66° Sud
Manchot empereur
Aptenodytes forsteri
Le Manchot empereur Aptenodytes forsteri, espèce emblématique de l’Antarctique de fait partie de la famille des spheniscidae (nombreuses espèces de manchot) qui sont des oiseaux de mer n’ayant pas la capacité de voler. Les manchots sont souvent appelés « pingouins » par confusion liée à leur ressemblance aux pingouins (qui eux volent) mais aussi à cause du terme anglais équivalent « penguins » signifiant manchot et non pingouin. Leur silhouette en forme de torpille et leurs ailes adaptées à la nage leurs permettent de se déplacer dans l’eau très rapidement , se nourrir ou fuir un prédateur.
Cette espèce est la seule à se reproduire durant l’hiver antarctique. Une fois l’œuf pondu, la femelle laisse le mâle pendant deux mois couver l’œuf pendant qu’elle part refaire ses réserves de graisse en mer. Le périple est long, il reste parfois plusieurs dizaines de kilomètres de banquise avant de rejoindre la mer où elle pourra chasser.
Régime : Majoritairement du poisson, des petits céphalopodes et crustacés capturé à la nage lors des plongées. Il peut plonger pendant 15 à 20 min majoritairement autour de 50 à 100m de profondeur (le record enregistré est de 534m). Les chasses s'organisent souvent en groupe de façon coordonnée.
Comportement social : Très grégaire toute l’année, on les observe toujours en groupe. L'hiver les manchots se rassemblent pour former des "tortues" pour faire face au froid. Ces tortues peuvent concentrer jusqu'à 8 individus au mètre carré et la température peut facilement monter à plus de 30°c alors que la température extérieur d'une dizaine de degrés sous zéro. Ces tortues sont en mouvement régulier, ceux à l'intérieur ont trop chaud et sortent petit à petit quand ceux sur l'extérieur rentre pour se réchauffer.
Reproduction : Le Manchot empereur se réunit en grandes colonies pendant l’hiver pour se reproduire. Les couples sont formés d’un mâle et une femelle (monogame) avec un changement régulier de partenaire. Au début de l’hiver le mâle a beaucoup de réserve et fait souvent plus de 40kg. A leur arrivée dans la colonie en mars les mâles parades en « trompetant ». Une fois le couple formé la femelle pond un œuf qu’elle donne au mâle. Quand l’opération délicate de passation de l’œuf est terminée la femelle part en mer pour se nourrir et refaire ses réserves. Elle ne revient que peu de temps après l’éclosion de l’œuf soit deux mois plus tard ! (62 à 67 jours). Pendant ses deux mois le mâle vit sur ses réserves et perd donc jusqu’à 45% de sa masse corporelle.
Les premiers jours d’émergences le poussin est nue sans aucune protection contre le froid, il est alors très vulnérable au froid et aux prédateurs. Il est gardé au chaud dans la poche incubatrice juste au dessus des pattes où il est régulièrement nourri avec des sécrétions riches en graisses et protéines. Après cette longue attente la femelle revient, il est temps de se passer le poussin. Cette opération délicate peut très vite compromettre la survie du poussin avec le froid qui règne dehors. Si cette opération réussie ce sera le tour du mâle de partir se nourrir. S’en suit une marche longue et pénible marche pour rejoindre la surface libre de l’eau la plus proche. Cela peut représenter un périple de plus de 150km. Les échanges mâle/femelle continues ensuite pour nourrir et faire grandir leur progéniture à raison d'un nourrissage tous les 2 jours en moyenne. Il faut compter plus de 4 mois avant que les jeunes aient troquer le duvet contre les plumes imperméables, plumes qui, leur permettront de prendre leur autonomie vers le mois de décembre. Ils pèsent à ce moment un peu plus de 10kg.
De nombreux œufs et poussins meurent pendant l’hiver à cause du froid ou du manque d’approvisionnement en nourriture par les parents. Les survivants partent les premières années vivre en mer et revienne vers l’âge de 4 ans dans leur colonie pour se reproduire.