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Photo du rédacteurChloé Dépré

16 mars 2019

Déjà 4 mois que je suis ici. Je n’ai ici aucune notion du temps, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Pourtant les routines sont installées, chacun a ses petites habitudes. Le temps m’échappe, impossible sans ma montre ou mes notes de terrain de savoir quel jour nous sommes. Régulièrement je décalerais bien les horloges de quelques heures pour rajouter du temps pour faire ce dont j’aurais envie : apprendre le piano, trier mes photos, regarder des films, cuisiner, bricoler,… Le boulot est prenant et on se retrouve vite à ne plus prendre de temps pour soi si on ne se l’impose pas. Ce mois-ci ça commence à être un peu plus simple, la plupart des oiseaux partent.

Je fini donc de nombreux suivis ce qui me libère du temps pour m’occuper des tâches à réaliser au bureau. En plus de cela, le mois de mars est en moyenne le plus venteux. 24 jours à plus de 60km/h moyens. Et ce mois-ci on ne déroge pas à la règle. Cela limite forcément les possibilités de travail en extérieur où au moins ça les contraints fortement. Les accalmies sont des moments privilégiés. Avec le départ de la plupart des oiseaux le calme règne. Hier nous sommes sortis avec Douglas (le manchologue) sur la banquise pour enregistrer les vocalises des phoques. A notre arrivée ils nous attendent étalés de tous leur poids sur la banquise, on s’installe discrètement au milieu de la vingtaine et phoque et nous attendons patiemment le micro à la main. A ce moment il n’y a pas de vent et pas un bruit. C’est la première fois que je m’installe sans bouger plusieurs dizaines de minutes sur la banquise. Il n’y a pas de bruit de radio, de pas, de personnes ou de véhicules pour parasiter ce moment. Nous sommes plongés dans une ambiance de respiration de phoques, de craquements de banquise et de skuas qui se chamaillent. A ce moment le ciel est complétement dégagé. Le soleil commence à descendre et nous inonde d’une ambiance doré. Je me sens bien,… dans mon élément, un moment à soit pour se poser malgré que je ne sois pas seul. Puis un phoque commence à faire des vocalises, l’occasion de pointer la fourrure du micro dans sa direction pour profiter de ces sons improbables. Peut-être discutent-ils entre eux, où est-il dans un état partiel de sommeil un peu comme s’il parlait dans un rêve ? L’occasion de creuser le sujet et de voir si des recherches ont été faites. Seules deux ou trois individus discutent, les autres sont imperturbables et continuent de dormir d’un profond sommeil. La plupart ne bougent même pas sous le bruit des craquements de nos pieds sur la neige gelée. Après plus d’une heure il est temps pour nous de rentrer. L’occasion de rejoindre tout le monde à un apéro Glacio pour inaugurer le petit salon cosy installé par Grégoire notre glacio. Une future halte de passage pour le temps d’un thé dans les longues journées froides d’hiver.

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