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Photo du rédacteurChloé Dépré

Les Manchals empereurs

Le sujet de l’hiver. L’unique OISAL qui va occuper tout notre hiver. Les manchots empereurs, Aptenodytes forsteri, les acteurs de la marche de l’empereur ! On attendait une arrivée impressionnante avec de grandes colonnes arrivant depuis l’horizon. Mais cette année nous n’avons pas de banquise pour cette arrivée triomphante. Les groupes arrivent au compte-goûte directement sur l’emplacement de la manchotière et se regroupent plus ou moins autour de l’île de Lamarck. Il en arrive une dizaine les premiers jours, puis les arrivées augmentent à fil du temps. Ils sont plus d’un millier fin mars, près de 4000 début avril avec le pic atteint début mai avec environ 8100 individus. Les premières fois qu’on voit la manchotière on pourrait penser qu’il y en a 3 fois moins. Je vous laisse juger par vous-même avec les photos ci-dessous :



C’est avec la période des poussins le moment le plus bruyant, certains ont déjà trouvé sur la route un partenaire pour partager un bout de banquise, les autres eux doivent chercher. C’est là que le chant entre en jeu, monsieur ou madame chante pour indiquer qu’il recherche chaussure à sa patte.

Un autre individu lui répond ou se rapproche tout simplement. Ensuite c’est tout un jeu de chant, de geste de la tête. Si chacun se satisfait de l’autre ils passent à la séance d’observation mutuelle. Il est facile de voir un couple formé, les deux restent toujours ensemble collé l’un à l’autre. En début de saison il est aussi facile de reconnaitre le mâle de la femelle sans le chant, les mâle font jusqu’à plus de 10kg de plus que la femelle. Rien que le gabarit suffit à les différencier dans ce cas. Bon après c’est bien gentil de rester collé/serré mais malheureusement ça ne suffit pas pour faire des bébés. D’ailleurs comment on fait les bébés ? C’est une partie gymnastique, les deux se mettent un peu à l’écart. Ils s’exhibent leur plaque incubatrice qui servira à garder l’œuf et le poussin au chaud. Puis ils se penchent pour regarder ou frotter leur bec sur le bas du ventre du partenaire. Après le mâle vient passer sa tête derrière celle de la femelle pour lui indiquer qu’il est prêt et qu’elle peut se mettre en position. A ce moment elle se couche sur le ventre la tête en avant et se gaine, le mâle grimpe sur son dos et fait sa petite affaire. Pour arriver à tenir en équilibre sur ce dos rond couvert de plumes qui glissent, il s’aide de son bec qui cale devant la tête de la femelle qui reste bien contractée. Il arrive que quelques mâles un peu excités s’invitent à la partie si notre joli couple ne s’est pas mis suffisamment à l’écart. Ça peut finir en mêlé avec la femelle dessous et un paquet de mâle au-dessus, pas toujours facile pour la femelle « énervée » de se défendre. Il faut l’avouer, au premier regard ils se ressemblent tous pas mal !


Mélée au dessus de la femelle

Une dizaine de jours plus tard les premiers œufs arrivent. Cette année Douglas a observé le premier le 2 mai, puis j’en ai vu deux autres les jours suivants. Et c’est ainsi qu’ils eurent beaucoup d’enfants... Une fois que les femelles ont pondu l’œuf elles refilent le "bébé" au mâle qui va devoir se débrouiller seul sans bière et sans télé pour regarder le foot avec en plus un œuf sur les pattes.


Oeuf sur pattes

Après concertation toutes on posées 9 semaines de congés maternité après lesquelles elles reviendront prendre leur bambin soigneusement chouchouté dans la jupe de papa. Bon  heureusement, elles ne partent pas toutes en même temps parce que bison futé à annoncé rouge dans le sens des départ vers la mer. Les plus gros départs sont de l’ordre de 150 à 200 femelles sur la journée.

Départ des femelles

Le cycle de reproduction est bien en route, cette année encore ils se sont trompés de saison. Choisissant le dur hiver antarctique qui leur permettra de laisser leur progéniture prendre son « envol sous-marin » au milieu de l’été. Et les suivis scientifiques dans tout ça ? La suite dans un prochain épisode !

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